15/04/2011: Quand les autorités canadiennes autorisent à fracturer sous une centrale nucléaire
Sérendipité : fait de découvrir une chose inattendue en cherchant autre chose. Exemple : trouver un permis d’exploitation des gaz de schiste par fracturation hydraulique… en contrôlant une centrale nucléaire ! L’information est apparue à l’occasion d’auditions de la Commission canadienne de sûreté nucléaire portant sur la réfection du site Gentilly 2, à Bécancour (en photo et sur la carte ci-dessous), sur les bords du fleuve Saint Laurent, à mi-chemin entre Québec et Montréal.
D’abord habités par le spectre de Fukushima, les débats ont rejoint le jeudi 14 avril une inquiétude plus locale face à l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels. Le Comité de citoyens et citoyennes pour la protection de l’environnement maskoutain a en effet amené sur la table l’autorisation accordée en 2006 par le ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec d’explorer et d’exploiter les gaz de schiste sur un territoire comprenant la centrale.
Une autorisation, donc, de fracturer la roche et de forer verticalement et horizontalement sous le réacteur, les installations de stockage de déchets radioactifs, le réseau de câbles et électriques et de conduites de la centrale et des réservoirs de centaines de milliers de mètres cubes de produits chimiques, notamment de paraffine et d’alkybenzène linéaire, hautement toxiques.
Précision importante amenée par nos collègues de Cyberpresse : une nappe d’eau souterraine avait déjà été gravement polluée quelques années auparavant du fait d’écoulements liés aux activités de brûlage de l’ancienne centrale Gentilly 1. Un événement qui avait révélé la fragilité du sous-sol. Et dire que les autorités canadiennes tremblaient du risque sismique dans la région
FlickR CC Axel Drainville.