C'est ce qui ressort d'un sondage CROP mené du 16 au 21 mars auprès de 1000 internautes.
Pas moins de 81% des répondants jugent que l'exploitation du gaz de schiste est une option peu sécuritaire (42%) ou pas sécuritaire du tout (39%). Une proportion comparable de répondants pensent la même chose pour l'énergie nucléaire: 34% d'entre eux jugent cette option peu sécuritaire, et 46% ne l'estiment pas sécuritaire du tout.
«Ce résultat nous a passablement surpris, parce que nous avons fait la collecte de données pendant la crise nucléaire au Japon, dit le vice-président de la firme, Youri Rivest. Malgré cela, les gens ont l'impression que le gaz de schiste est aussi dangereux.»
Un Québécois sur deux considère que la découverte du gaz de schiste constitue une mauvaise nouvelle en soi. En octobre, 40% des personnes sondées étaient de cet avis.
La confiance envers l'industrie s'effrite
La confiance envers l'industrie gazière et pétrolière a continué de s'effriter cet hiver: près de neuf répondants sur dix font peu ou pas du tout confiance aux sociétés qui exploitent ces ressources.
Les Québécois se méfient autant de Lucien Bouchard que d'André Caillé, révèle le sondage. Le 21 février, l'ex-premier ministre a remplacé M. Caillé à la tête de l'Association pétrolière et gazière du Québec.
«Les perceptions sont tellement négatives que ça va prendre du temps avant que ça puisse changer», souligne Youri Rivest.
Méfiance aussi envers le gouvernement
Le gouvernement du Québec fait à peine meilleure figure que l'industrie dans l'épineux dossier: plus de 8 répondants sur 10 lui font peu (35%) ou pas du tout confiance (48%) dans le dossier du gaz de schiste, un recul de 7% depuis octobre.
Bien que le scepticisme à son égard ait légèrement augmenté depuis l'automne, le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) demeure l'acteur qui inspire le plus confiance. La moitié des répondants lui font assez confiance (39%) ou très confiance (11%).
L'exploitation du pétrole conventionnel semble avoir meilleure réputation: un Québécois sur deux juge cette filière énergétique sécuritaire, contre 64% pour le gaz naturel, qui arrive en tête de liste.