23/04/2011: Schiste : les pétroliers marquent un point


Dans un prérapport remis au gouvernement à sa demande, des experts conseillent d’explorer le potentiel du sous-sol en pétrole de schiste. Pas de quoi démobiliser les opposants locaux.

FAUSTINE LÉO

Meaux, samedi DERNIER. Munies de banderoles, plus de 1 500 personnes ont manifesté contre l’extraction des pétroles et gaz de schiste dans le département.

 

Meaux, samedi DERNIER. Munies de banderoles, plus de 1 500 personnes ont manifesté contre l’extraction des pétroles et gaz de schiste dans le département. | (LP/CHRISTEL BRIGAUDEAU.) 

 

 

La voie de la prospection et de l’exploitation non conventionnelle du pétrole de schiste s’entrouvre pour les foreuses de Toreador-Hess et Vermilion. Les deux compagnies pétrolières, américaine et canadienne, sont les plus avancées dans l’est du département. Les conseils généraux de l’industrie, de l’énergie et des technologies (CGIET) et de l’environnement et du développement durable (CGEDD), deux organismes ministériels composés d’ingénieurs formés dans les grandes écoles (Mines, Ponts et Chaussées…), ont rendu avant-hier le prérapport commandé par le gouvernement.

Selon eux, « le principe de précaution » ne justifie pas « de rester dans l’ignorance de la richesse potentielle ». Des milliards de barils dormiraient à 2 500 m sous le Bassin parisien, essentiellement en Seine-et-Marne, dans l’Essonne, dans l’Aisne et dans l’Aube.

« Ne pas disposer d’une évaluation serait dommageable pour l’économie nationale et pour l’emploi », insistent les experts missionnés par le gouvernement. Ils recommandent donc de « lancer un programme de recherche scientifique sur les techniques de fracturation hydraulique » avec la réalisation « par les industriels d’un nombre limité de puits expérimentaux ». Ces travaux devraient se faire alors sous l’égide d’un comité scientifique national et sous la surveillance des élus et des associations de défense de l’environnement.

Pourtant, il y a dix jours, le Premier ministre proposait d’annuler les autorisations d’exploration accordées par l’Etat. Toreador-Hess, qui prévoyait de commencer l’exploration le week-end dernier à Doue, s’est ainsi abstenu. La direction de la société, qui ne compte plus dans ses rangs Julien Balkany, le demi-frère de l’ami de , s’est déclarée « satisfaite » du prérapport et espère « avoir l’opportunité de démontrer le potentiel économique et social que l’exploitation pétrolière représente pour la France ».

Ces conclusions ne surprennent pas les associations environnementales, très mobilisées ces derniers mois. « Nous savons que nous avons mis un grain de sable dans les rouages des pétroliers, se réjouit Caroline Pinet, du collectif anti-gaz de schiste 77. De là à croire que les lobbies pétroliers allaient perdre la main… »

Une banderole du collectif anti-schiste sur le mont Blanc

Les rapports se succèdent, notamment outre-Atlantique, pour critiquer la pollution provoquée par les méthodes non conventionnelles*. Elles consistent à fracturer la roche dans laquelle est emprisonné le pétrole en injectant à haute pression de l’eau, du sable et des produits chimiques.

Le rapport définitif du CGIET et du CGEDD sera rendu public en juin. Les parlementaires doivent aussi rendre des conclusions à cette date. Le 10 mai, sera examiné en urgence une proposition de loi visant à interdire l’exploitation des pétroles et gaz de schiste, déposée par Christian Jacob (UMP)… et soutenue par le Premier ministre. En attendant, le collectif anti-gaz de schiste entame demain, à Montreuil (Seine-Saint-Denis), un tour de France, muni d’une banderole. Ce symbole de la lutte passera lundi à Doue et mardi à Blandy-les-Tours, avant de terminer sa course le 8 mai… au sommet du mont Blanc.

 


La source ici

 

 



23/04/2011

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