17/04/2011: Tour du monde des gaz de schiste
Le site Rue89 propose une carte interactive des pays concernés par l'exploration et l'exploitation des gaz de schiste. Cliquez dans cette carte sur chaque pays pour en savoir plus.
Cette animation est accompagnée d'un article qui revient sur les évolutions politiques du dossier GDS.
Le lapsus de François Fillon mercredi, à l'Assemblée nationale, a presque éclipsé son annonce : l'annulation des autorisations déjà données à des projets d'exploration du gaz de schiste en France. Ces permis, délivrés à l'époque ou Jean Louis Borloo était ministre de l'Ecologie, auraient été accordés « dans des conditions qui ne sont pas satisfaisantes ».
Cette expression utilisée par le chef du gouvernement fait allusion aux technologies utilisées, dites de fracturation hydraulique, qui ne donnent aucune garantie en matière de protection environnementale.
Le projet de loi de Christian Jacob, président du groupe UMP, visant à retirer les permis d'exploration et d'exploitation, devrait être voté en urgence à l'Assemblée nationale le 10 mai. Cette application du principe de précaution placerait la France aux avant-postes des pays réfractaires à l'extraction du gaz de schiste sur son territoire.
Pour renforcer la pression malgré le recul annoncé du gouvernement, une journée de manifestations contre l'exploitation des gaz, organisée ce samedi dans plusieurs villes de France a été maintenue.
Le gaz ne rendra pas la Pologne indépendante, selon Bové
Avec des considérations similaires, la Suède a déclaré jeudi, un moratoire sur les forages, selon l'eurodéputé écologiste José Bové.
D'après LeDevoir.com, le Québec n'autorise la technique de fracturation hydraulique, nécessaire à l'extraction du gaz, qu'à des fins de recherche scientifique, même si l'extraction se poursuit sur les dix-huit puits déjà fracturés
D'autres pays, comme les Etats-Unis, l'encouragent par une législation qui prévoit un intéressement des citoyens propriétaires des terrains visés par les exploitants, comme le rapporte Le Journal du Net.
Le gouvernements polonais voit dans cette ressource une manière de sortir de la dépendance énergétique imposée par la Russie et les autres grandes puissances qui exportent du pétrole. Contacté, José Bové s'emporte :
« La Pologne serait de toute façon dépendante d'un point de vue énergétique car ils vont acheter le gaz produit sur leur territoire aux compagnies américaines. »
Que faire de l'eau polluée par la fracturation des puits ?
Mais le gouvernement français pourrait être contraint de revoir sa position par une déclaration européenne favorable à la prospection de ce gaz.
Jeudi, une conférence réunissant des eurodéputés du groupe des Verts/ALE, ainsi que des représentants d'ONG et d'associations locales, avait lieu à Strasbourg afin de débattre des problèmes liés au gaz de schiste à l'échelle européenne. José Bové reste sceptique :
« La commission environnement se pose plus de questions qu'elle ne détient de réponses. Le problème, c'est de savoir comment considérer l'eau chargée en produits chimiques [le procédé pourrait être déclaré contraire à la directive sur l'eau, ndlr].
D'autant plus que les entreprises refusent de communiquer la liste de ces produits. »