01/05/2011: Plus d'infos sur l'accident de forage en Pennsylvanie
Un accident rouvre le débat sur le gaz de schiste aux Etats-Unis
La compagnie américaine Chesapeake Energy, un des principaux producteurs de gaz de schiste de Pennsylvanie, a décidé de suspendre ses opérations de fracturation hydraulique à la suite de l'accident d'un puits qui a entraîné la pollution d'un cours d'eau.
Chesapeake a réussi à combler le puits, endommagé mardi par une explosion, à l'aide de plastique, de boue et de caoutchouc jeudi en fin d'après-midi. Le groupe a ouvert une enquête sur l'origine de l'accident.
La production de gaz de schiste est en pleine croissance aux Etats-Unis. Le président Barack Obama a fait du gaz naturel le pilier de sa politique énergétique qui vise à réduire la dépendance du pays envers le pétrole et les émissions de dioxyde de carbone.
Le gaz de schiste représente aujourd'hui 23% de la production de gaz naturel aux Etats-Unis, alors qu'il était négligeable en 2004.
Mais les défenseurs de l'environnement et les riverains dénoncent les dangers de la technique dite de fracturation hydraulique consistant à injecter un mélange d'eau, de sable et de produits chimiques pour briser les roches.
Immédiatement après l'explosion, qui s'est produite dans le comté de Bradford (nord-est), des milliers de litres d'eaux usées de forage se sont déversées dans une rivière voisine.
"C'est le genre d'accident qui devrait à nouveau éclairer le fait qu'en dépit des assurances répétées de l'industrie et des autorités de régulation en Pennsylvanie, les choses continuent à aller de travers", a estimé Kate Sinding, avocate pour le Conseil de défense des ressources naturelles.
Mais le sénateur républicain de l'Oklahoma Jim Inhofe a défendu la fracturation hydraulique qui selon lui n'a provoqué aucun cas de contamination de nappe phréatique dans son Etat, où la technique est utilisée depuis 1948.
Il a également affirmé à la radio Fox News que l'accident n'avait "rien à voir avec la fracturation hydraulique", puisque la fuite s'est produite en surface.
La Pennsylvanie et sa formation schisteuse "Marcellus" ont attiré l'attention des grands groupes énergétiques car on estime que la région pourrait contenir de très importantes ressources.
Le débat est également ouvert en France.
Un rapport d'étape publié jeudi estime que les réserves du sous-sol français sont colossales et que cette technologie ne doit pas être écartée, malgré la forte mobilisation ces dernières semaines des habitants des zones concernées.
Edward McAllister, Jean-Stéphane Brosse pour le service français
Par Reuters