Benzène, toluène, plomb, cuivre, diesel… ces substances très nocives ne sont qu'un petit extrait des 2500 produits chimiques utilisés entre 2005 et 2009 par l'industrie des gaz de schiste aux Etats-Unis. Les démocrates de la Chambre des représentants américaine ont publié samedi un rapport dressant "l'inventaire le plus complet" de ces produits nécessaires à l'extraction par fracturation hydraulique des gaz non conventionnels.

 

29 cancérigènes ou polluants
Parmi les 750 substances chimiques identifiées se trouvent 29 produits classés comme des cancérigènes probables ou suspectés, ou des polluants de l'air ou de l'eau. Et ces substances toxiques ont été utilisés à grande échelle : en cinq ans, plus de 38 millions de litres de produits contenant au moins un cancérigène, et 43 millions de litres d'ethylbenzene (polluant de l'air et de l'eau).

 

Sel, café et coques de noix
D'autres substances dangereuses ont été repérées, comme le 2-butoxyethanol, qui peut détruire les globules rouges ou entraîner des maladies de la moelle osseuse ou du foie, et qui entrait dans la composition de 82 millions de litres de produits utilisés entre 2005 et 2009. Plus anecdotiques, le rapport a noté l'utilisation de sel, d'acide citrique, mais aussi de café soluble ou de coques de noix dans les liquides de fracturation.

Pas soumis aux lois sur l'eau
Le rapport de la Commission de l'énergie et du commerce est basé sur un questionnaire envoyée aux quatorze entreprises exploitant les gaz et huiles de schiste aux Etats-Unis. Certains ingrédients de produits de fracturations n'ont pas été dévoilés par respect du secret industriel. Les travaux de recherche des parlementaires n'indiquent pas si ces produits se retrouvent dans l'eau potable. Aux Etats-Unis, la fracturation hydraulique n'a pas à se conformer à la législation sur la qualité de l'eau. Les conséquences sanitaires et environnementales de l'exploitation des gaz de schiste sont très décriées. Elles ont été mises en lumière par le documentaire de Josh Fox, Gasland.

 

Opposition forte en France
"Il n'existe pas de fracturation hydraulique propre, c'est un mythe, a déclaré François Veillerette, porte-parole de l'association Générations futures. Le gouvernement français, à la lumière de ce rapport doit officiellement et définitivement abroger les projets prévus sur le territoire national." Des manifestations étaient organisées ce week-end dans plusieurs sites où des permis d'exploration avaient été délivrés pour vérifier la présence de gaz de schiste. Une proposition de loi doit être discutée le 10 mai prochain à l'Assemblée nationale pour abroger ces permis et interdire la technique de fracturation hydraulique en France.

 

Pour en savoir plus :

Téléchargez le rapport complet (en anglais) : Chemical use in hydraulic fracturing