13/04/2011: 5% de la production de gaz naturel est gaspillée chaque année
Ces chiffres sont accablants. Sans doute assez pour faire bondir les défenseurs de l’environnement et légitimer toute mesure en direction des technologies renouvelables.
À l’échelle planétaire, le torchage du gaz naturel (NDLR : pratique qui consiste à brûler du gaz naturel à différentes étapes de l’exploitation du gaz naturel ou du pétrole) produit chaque année une quantité de dioxyde de carbone estimée à quatre cents millions de tonnes, soit l’équivalent de celle de… soixante-dix-sept millions de voitures ou de 5 % de la production mondiale de gaz qui est ainsi purement et simplement gaspillée. Autre élément de comparaison, cette quantité correspond à 30% de la consommation annuelle de gaz naturel de l’Union Européenne !
Un pourcentage d’autant plus navrant qu’il est tout à fait possible d’éviter pareille gabegie en réutilisant ce surplus avec des technologies aujourd’hui disponibles pour par exemples favoriser l’approvisionnement énergétique, produire de l’électricité ou encore réinjecter le gaz – ce qui se traduirait par extension par une amélioration de la collecte et du traitement de l’or noir. Elle a été révélée dans une étude réalisée par General Electric, laquelle souligne également que près de vingt milliards de dollars (environ quatorze milliards d’euros) sont perdus dans ce gaspillage alors que l’on pourrait utiliser ce gaz pour produire une électricité accessible, fiable et à même de générer des milliards de profits annuels.
L’inconséquence environnementale se double donc d’une inconséquence économique qui n’a toutefois rien d’une fatalité aux dires de Michael Farina, auteur de ce rapport, à condition de prêter une réelle attention au problème, de développer des partenariats et d’appuyer l’innovation technologique. « La majeure partie de ce gaspillage pourrait être éliminée d’ici cinq ans. Tout le monde aurait à y gagner », considère l’expert.
Des exemples encourageants ont du reste déjà été constatés, notamment au Nigeria, qui a réduit ses émissions de CO2 liées au torchage de 28 % depuis 2000 mais où la moitié de la population n’a toujours pas accès à l’électricité. Les regards sont tout particulièrement tournés vers la Russie, où cinquante milliards de mètres cube de gaz naturel sont gâchés chaque année ! Si la moitié était « capturée » et revendue aux tarifs domestiques en vigueur en Russie, le bénéfice économique pourrait toutefois culminer à deux milliards de dollars (un milliard quatre cents millions d’euros) moyennant une impulsion étatique et des investissements pour mettre au point de nouveaux systèmes de traitement.
Ceux-ci seraient rapidement amortis. En plus de contribuer grandement à endiguer un réchauffement climatique dont on sait qu’il n’épargnera personne.