25/03/2011: Le Maroc envisage le recours aux schistes bitumineux


Le Maroc envisage de produire de l'électricité à partir de l'énergie nucléaire, des schistes bitumineux ou de l'énergie solaire, trois options, actuellement au stade de l'étude et de l'affinement, qui pourraient renforcer à long terme la production énergétique nationale et assurer la disponibilité de l'énergie au meilleur coà»t, a indiqué la ministre de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement, Mme Amina Benkhadra.

Rabat - Le Maroc envisage de produire de l'électricité à partir de l'énergie nucléaire, des schistes bitumineux ou de l'énergie solaire, trois options, actuellement au stade de l'étude et de l'affinement, qui pourraient renforcer à long terme la production énergétique nationale et assurer la disponibilité de l'énergie au meilleur coût, a indiqué la ministre de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement, Mme Amina Benkhadra.

Ces alternatives constituent les trois piliers de la vision à long terme de la stratégie énergétique nationale, déclinée lors des premières Assises nationales de l'énergie, tenues le 6 mars à Rabat, a précisé Mme Benkhadra dans un entretien à la MAP.

La préoccupation majeure aujourd'hui étant de répondre à une demande sur l'énergie sans cesse croissante, boostée par la dynamique enclenchée par les grands projets de développement lancés dans plusieurs domaines. Le Maroc, qui est fortement dépendant de l'extérieur pour ses approvisionnements énergétiques (97 pc), a enregistré ces dernières années une hausse de 5 pc de la demande sur l'énergie primaire et de 7,5 pc à 8 pc sur l'énergie électrique, a-t-elle rappelé.

Concernant l'option électronucléaire, envisageable à partir de 2020-2025, Mme Benkhadra a indiqué qu'un groupe de travail se penche actuellement sur cette alternative combien prometteuse, ajoutant que sur le plan réglementaire, la loi sur la sécurité et la sûreté nucléaire a déjà été transmise au Secrétariat général du gouvernement pour examen.

Par ailleurs, le Maroc prépare progressivement les capacités humaines nécessaires pour le projet de l'électronucléaire, a-t-elle indiqué, ajoutant qu'il y a aussi une autre équipe qui travaille avec l'Office national de l'électricité (ONE) sur les options et les choix technologiques à adopter pour ce projet.


+Les schistes bitumineux, une composante d'avenir+.

"Parallèlement à l'option électronucléaire, les schistes bitumineux sont une composante d'avenir", dans la mesure où le Maroc dispose de réserves importantes de ces schistes, a-t-elle fait valoir.

"Nous allons développer la production électrique à partir des schistes bitumineux avec une première centrale-pilote qui nous permettra d'évaluer les paramètres techniques et économiques de l'utilisation de ces schistes", a-t-elle souligné, ajoutant que "l'ONE va incessamment lancer un appel d'offres pour la construction de cette centrale à Tarfaya et si les résultats sont probants, on pourra utiliser les schistes en lieu et place des centrales à charbon, qui seraient programmées après 2012", a-t-elle dit.

Le département de l'Energie et des Mines développe également avec l'Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM) "des procédés de valorisation qui consistent à extraire l'huile et le gaz des schistes bitumineux" et les essais sont en cours sur le gisement de Timehdit, a poursuivi Mme Benkhadra.

Concernant le solaire, la ministre a indiqué qu'il s'agit d'une option onéreuse, mais qui n'est pas écartée de la stratégie à long terme de son département. "Nous avons une démarche structurée qui consiste à avoir une veille technologique sur l'évolution des procédés pour qu'à tout moment, le Maroc puisse se positionner (sur le solaire)", a dit Mme Benkhadra, en rappelant à ce titre l'adhésion du Royaume au "plan solaire méditerranéen".

La stratégie énergétique nationale est également une vision claire à moyen terme, dont "les choix prioritaires tournent autour d'un mix électrique optimisé qui puisse nous permettre d'avoir le kilowattheure le plus compétitif", a indiqué la ministre.

Cette stratégie, mise en place en concertation avec tous les partenaires et acteurs du secteur, accorde également une grande importance aux interconnexions électriques et au développement de l'éolien, a-t-elle ajouté, rappelant que le Maroc compte porter la part des énergies renouvelables dans son bilan énergétique de 4 pc actuellement à 10 pc à l'horizon 2012.

Pour l'éolien, le Maroc a une capacité installée de 124 MW et compte passer à 1.554 MW à l'horizon 2012, dont 1.000 MW dans le cadre de l'autoproduction avec les entreprises qui ont signé des conventions avec l'ONE. Il s'agit de consommateurs qui vont produire leur propre énergie et dont l'excédent sera revendu à l'ONE.


+Le PNAP, une vision déjà implémentée sur le terrain+

Pour les actions à court terme, le département de l'Energie et des Mines a déjà lancé le Plan national d'actions prioritaires (PNAP) pour assurer un équilibre entre l'offre et la demande d'énergie, surtout électrique, à l'horizon 2012, a souligné Mme Benkhadra.

Couvrant la période 2008-2012, le PNAP s'appuie sur l'efficacité énergétique et le renforcement de la capacité de production, a rappelé M. Benkhadra, qui a mis l'accent sur l'importance de l'efficacité énergétique, qui constitue une priorité pour le Maroc et se décline sur plusieurs aspects, dont la réduction de la consommation électrique et le système de tarification incitatif.

Selon le PNAP, 22 millions de lampes basse consommation devraient être distribuées et 3.500 MW de puissance électrique supplémentaire devraient être installés à l'horizon 2012.

+un cadre juridique approprié+

La réussite de cette stratégie nationale est tributaire d'un cadre juridique et réglementaire à la mesure de cette vision ambitieuse qui porte sur des choix pertinents prenant en considération les besoins et les spécificités du Royaume en tant que pays ne disposant pas de ressources énergétiques.

Mme Benkhadra a indiqué que son département travaille sur plusieurs fronts, citant, dans ce cadre, la loi qui a porté le seuil d'autoproduction de 10 MW à 50 MW, afin de permettre aux industriels, qui se sont inscrits dans les constructions de centrales éoliennes pour leur propre besoin, de pouvoir être couverts juridiquement.

La ministre a mis l'accent également sur l'importance des projets de loi sur les énergies renouvelables, sur la transformation du Centre de développement des énergies renouvelables (CDER) en Agence et sur la sécurité et la sûreté nucléaire, ajoutant que son département va continuer à étudier la réforme du secteur électrique et la mise en place d'une Agence de régulation.

Evoquant les produits pétroliers, Mme Benkhadra a indiqué que l'objectif du Maroc est de pouvoir assurer les installations de réception et de stockage, par le développement notamment des infrastructures portuaires au niveau de Mohammedia et de Jorf Lasfar, pour sécuriser les ports par lesquels transitent les importations de produits pétroliers.

La ministre a indiqué que l'ensemble de ces actions vont exiger des investissements de près de 90 milliards de dirhams, dont 80 milliards pour la construction des centrales électriques.

La vision à court, moyen et long termes du secteur de l'énergie a été déclinée lors des premières assises nationales de l'énergie dans le but de la partager avec toutes les forces vives de la nation, a tenu à préciser Mme Benkhadra, ajoutant que ce rendez-vous avait pour objectif ultime de lancer un appel pour une mobilisation générale dans le but de réussir cette stratégie et adhérer à un pacte pour l'efficacité énergétique.

 


La source ici 

 

 



25/03/2011

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