21/04/2011: Les populations du haut Doubs s’inquiètent de l’extraction des gaz de schiste


Dimanche dernier de nombreuses manifestations contre l'exploitation des gaz de schistes se sont déroulées dans toute la France, notamment à Labergement Sainte-Marie, dans le haut Doubs mais aussi à Donzère, dans la Drôme. Photo AFP Philippe Merle

Dimanche dernier de nombreuses manifestations contre l'exploitation des gaz de schistes se sont déroulées dans toute la France, notamment à Labergement Sainte-Marie, dans le haut Doubs mais aussi à Donzère, dans la Drôme. Photo AFP Philippe Merle

Malgré l’annonce de François Fillon d’annuler les permis d’exploitation des gaz de schiste en France, la mobilisation s’est poursuivie tout au long du week-end dernier, notamment dans le haut Doubs, où les riverains sont inquiets.

Les élus écologistes tirent la sonnette d’alarme. Des prospections de gaz de schiste seraient envisagées dans le haut Doubs. Lundi soir, à l’appel d’un collectif formé par les associations Attac (Association pour la taxation des transactions financières et pour l’aide aux citoyens), Apic 25 (Appel pour l’insurrection des consciences) et Haut Doubs écologie, une réunion d’information a réuni plus de 150 personnes à Pontarlier. Les écologistes ne pensaient à un tel succès, la salle Morand où se tenait cette conférence était trop petite et nombre de participants ont assisté debout aux débats sur les gaz de schistes.

Les intervenants ont expliqué clairement ce qui se tramait sur les plateaux du haut Doubs avec une approche technique simple. Pour Aude Marmorat, de Haut Doubs écologie, « les permis d’explorations ont été libérés en toute discrétion en octobre 2010 à une société anglaise, Celtique Energie Petroleum. Cette même société prospecte également dans le canton de Neuchâtel. Invitée à la réunion, Celtique Energie a décliné cette invitation », explique Aude Marmorat.

Un permis d’exploration permet de reconnaître ce que le sous-sol recèle comme matière, et des études préliminaires peuvent s’ensuivre pour exploiter le sous-sol. La deuxième, c’est l’autorisation de forage et la troisième phase passe par le permis d’exploitation. La militante écologiste s’élève contre de telles pratiques.

« Le gaz de schiste demande une exploitation non conventionnelle, car ce gaz est disséminé dans ces roches d’argiles, appelées roches mères, situées de 2 000 à 4 000 mètres de profondeur et demande des moyens importants pour extraire ce gaz, explique-t-elle. Il faut fractionner la roche pour libérer le gaz, contrairement au gaz conventionnel qui, lui, est puisé directement dans une poche en sous-sol. »

Alors que les permis ont été délivrés et que le sous-sol appartient à l’État, les écologistes ne baissent pas les bras. Ils ont émis plusieurs suggestions pour empêcher l’exploitation et les forages, notamment avec les règlements communaux et la modification des PLU (plan local d’urbanisme) pour interdire les puits, par exemple.

Par ailleurs, les collectivités ont la compétence pour la gestion de l’eau et peuvent intervenir pour la protection de cette ressource.

« Tant que les textes de loi ne sont pas écrits et signés, je n’y crois pas. Nous poursuivrons notre mobilisation », ajoute Morgan Canonne d’Attac.

Vincent Bichet, géologue à l’Université de Franche-Comté, a ensuite apporté un décryptage technique sur les projets jurassiens, notamment sur les sites des Moussières et Laveron et la Malpat. Des sites protégés, puisque l’un d’eux est situé entre les lacs de Rémoray et Saint-Point.

Le débat s’est poursuivi et les écologistes ont essayé de répondre aux nombreuses questions qui fusaient de toute part : « Je m’inquiète de ce qui pourrait arriver, je suis venue ici pour m’informer sur ce qui se passe ou ce qui va se passer, je n’ai pas de connaissance particulière. Alors, je souhaite en savoir un peu plus »…

Pour le moment, les écologistes ont tenté de répondre en regardant ce qui se passe aux États-Unis, en espérant que le scénario sera tout autre dans les pâturages qui accueillent nos belles montbéliardes, car les explorations de gaz de schiste ne sont pas neutres pour l’environnement.

La commission d’évaluation des enjeux environnementaux, missionnée par la ministre de l’Écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, rendra ses conclusions au mois de juin. En attendant tout le monde reste mobilisé.

le 20/04/2011 à 00:00 par Jean Becker

 


La source ici

 

 



20/04/2011

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